

By Sara Greem
Lug, le grand dieu celte:
Le dieu Lug, Lugh ou Lugus, l'un des dieux les plus importants du panthéon celtique, est né de l'union entre Cian, fils de Diancecht, le dieu médecin qui ressuscite les morts en les plongeant dans la "Fontaine de Santé", et Eithlinn, fille de Balor, le souverain du peuple des monstres marins, les Fomoiré.
Son nom veut probablement dire "cassé" ou "le lumineux", mais beaucoup le nomment Lamfada, "bras long", ou Simidalnach, "le polytechnicien", car il maîtrise tous les arts. Il est essentiellement associé au corbeau ainsi qu'au loup, et a prêté son nom à de nombreuses villes (Lyon, Laon, Legnica, Lugano, Londres…). L'association loup-corbeau nous fait instinctivement penser à Odin, le dieu suprême des peuples vikings qui, tout comme Lug, est représenté par ces deux animaux.
La légende raconte que Balor, le roi qui possédait un seul œil du clan marin des Fomoiré, reçut un jour la prophétie qu’il mourrait de la main de son petit-fils. Il fit ainsi enfermer sa fille Ethlinn dans une tour gardée par douze nourrices. Cian, membre des Tuatha de Danann, fomentait depuis longtemps une vengeance contre Balor qui le trompa jadis. Grâce à la magie, il s’introduisit dans la prison d’Ethlinn et endormit les douze nourrices. Amoureux de la princesse, il la séduisit et déroba sa pureté. Neuf mois plus tard, Balor, furieux d’apprendre que sa fille venait d’enfanter trois rejetons, il les jeta à la mer. Un seul survécut et une prêtresse le recueillit pour le confier à son père, Cian. Le garçon fut appelé Lug.
Lug grandit, et grâce à ses compétences multiples, il se fit accepter à la cour des Tuatha de Danann. Adulte, il tua son grand-père, Balor, lors de la deuxième bataille de Mag Tuared, en utilisant sa fronde et un tathlum. Mais certains textes dévoilent qu'il fit usage de sa lance magique.
La lance de Lug fait partie des quatre talismans que les Tuatha de Danann apportèrent en Irlande. Certains textes expliquent que le dieu polytechnicien se transperça avec elle et que son sang fut recueilli dans le chaudron de Dagda, le dieu des druides. Et pour la petite histoire, sa lance devait être régulièrement plongée dans le chaudron d'abondance de Dagda afin d'assouvir sa soif. Cette légende nous rappelle le récit de Joseph d'Arimathie à propos de la version chrétienne du Graal, qui constitue la coupe ayant recueilli le sang du Christ agonisant sur la croix. Mais elle nous rappelle aussi celle du grand dieu viking, Odin, qui possédait "Gungnir", la lance invincible pouvant retourner à son porteur. Outre sa lance magique, Lug est aussi représenté avec une harpe jouant toute seule, capable d'endormir, faire rire ou pleurer, et son fils n'est autre que le grand Cúchulainn, le champion de l'Ulster, dont les épopées ont été contées dans "la Razzia des vaches de Cooley".
Jules César, très respectueux de Lug, le rapprocha du dieu gréco-romain Hermès/Mercure, alors que l'empereur Auguste le reliait au dieu Apollon, en tant que dieu de lumière.
Lug est respecté depuis la nuit des temps et encore de nos jours, car "il apporte la lumière du ciel et de l'esprit, et combat les ténèbres", et sa célébration druidique prend place le 4 août, lors de la fête des moissons.