

By Sara Greem
Les origines du « druidisme » :
Nous savons peu de choses à ce jour, sur le druidisme antique, car les informations proviennent de quelques textes d’auteurs latins, ainsi que des écrits tardifs irlandais, mais aussi de quelques fouilles archéologiques récentes. Les auteurs qui en ont brièvement parlé sont : Diodore de Sicile, Strabon, Pomponius Mela, Lucain, Pline l’Ancien, Diogène Laërce et principalement Jules César, dans ses « Commentaires sur la guerre des Gaules ».
Les textes irlandais, pour la plupart, écrits entre le VIIIème et le XVème siècle après J.C., content les mythes et épopées de l’Irlande celtique, qui furent transmis oralement au fil des générations, afin de préserver le Savoir. Nous retrouvons, par exemple, des hommes appelés « druides », dans les contes de la « Bataille de Mag Tuared », ou encore dans celle de la « Razzia des vaches de Cooley » (voir tome 3 à venir des « Epopées Avaloniennes », « Hérodias & le seigneur de feu »).
Au Ier siècle avant J.C., Jules César et Cicéron décrivirent les fonctions et les qualités du druide Diviciacos du peuple des Ėduens (terres celtiques situées aujourd’hui, dans les départements français de Nièvre, la Saône et Loire et la Côte d’Or). Les Ėduens furent l’un des peuples celtes les plus puissants de Gaule, et Diviciacos, dont l’existence est prouvée historiquement, vint demander de l’aide aux Romains afin de repousser l’expansion des Helvètes qui migraient sur les plateaux de ce qui est aujourd’hui la Suisse. Les autres druides célèbres sont issus de la mythologie celtique, et aucune donnée historique ne prouve leur existence.
Si les latins et les irlandais ont écrit sur les druides, quelle est leur véritable origine ?
Des sources celtiques irlandaises, tout comme celles de nombreuses autres traditions, content le mythe du déluge, l’évènement de la disparition et de la renaissance de l’humanité, dont Partholon en est le héros.
Petite parenthèse sur le mythe du déluge… :
Les textes les plus anciens sur le déluge, écrits en sumérien et datant probablement de l’époque paléo-babylonienne, racontent la légende du roi Ziusudra, qui régna sur la cité de Shuruppak (actuellement les alentours de Bagdad), vers 2800 av. J.C. Un dieu s’introduisit dans les rêves de Ziusudra et l’avertit de la destruction des hommes. Mais le roi fit construire un grand bateau et sauva sa famille, ainsi que les animaux de chaque espèce, avant de devenir immortel. Cette légende nous rappelle celle de l’arche de Noé, mais elle est bien antérieure.
…et l’arrivée des premiers hommes sur les terres d’Irlande :
Les textes irlandais rapportent la légende de Partholon, fils de Sera et de Baath, qui débarqua en Irlande, accompagné de 24 hommes et 24 femmes, dont ses trois fils et leurs épouses, 278 ans après le déluge. Les écrits situent leur provenance de Grèce ou d’Espagne, lors du jour de Beltane (voir tome 1 des « Epopées Avaloniennes », « Hérodias & le guerrier au linceul », pour l’explication de Beltane). Partholon donna vie à sept lacs et aux quatre plaines d’Irlande. Puis il créa les forêts, les bois, les rivières et les montagnes, et son peuple grandissant, inventa la métallurgie, exploita les mines d’or et découvrit le moyen de nourrir son clan, grâce aux offrandes de la Terre. Ce noble peuple apprit aussi à brasser la bière et pratiqua l’alchimie, pendant près de 300 ans. Le druidisme, ou le culte des quatre éléments, fut ainsi instauré, et ce jusqu’à ce qu’un cataclysme décime la population en une semaine, à l’exception d’un seul survivant : Tuan Mac Cairill (dont je conterai l’histoire dans un autre article).
Qu’est-ce un « druide » ?
« Nul ne parle avant le roi, mais le roi ne parle pas avant son druide », déclara le druide Cathbad qui mit à mort un émissaire qui avait parlé sans permission (voir tome 3 à paraître des « Epopées Avaloniennes », « Hérodias & le seigneur de feu »).
Le sens du mot « druide » est encore discuté de nos jours. Cicéron nommait Diviciacos, druidae, sous sa forme latinisée, les gallois, derwydd, et les irlandais, druid. La traduction s’apparente à « très savant », et Jules César disait, à leur propos que :
« Les druides s'occupent des choses de la religion, ils président aux sacrifices publics et privés et règlent les pratiques religieuses ; les jeunes gens viennent en foule s'instruire auprès d'eux, et on les honore grandement »
La société celtique ancienne était divisée en trois classes sociales, dans le respect du schéma de l’idéologie tripartite des peuples indo-européens :
- La classe sacerdotale qui détient le Savoir et gère la Loi ;
- La classe des guerriers qui prête allégeance à son roi et administre les affaires militaires ;
- La classe des producteurs qui s’assure de la subsistance de l’ensemble de la société (artisans, agriculteurs…).
Les druides, appartenant à la première classe, s’occupaient de la religion, des sacrifices (taureaux, chevaux, porcs, moutons et êtres humains), de la justice, l’enseignement, la divination… Les sacrifices humains étaient rares, et impliquaient principalement des prisonniers de guerres. Mais les druides officiaient aussi lors des mariages, naissances, décès, et rituels reliés à la fertilité, aux moissons…. Ils pratiquaient la magie à l’aide d’incantations, et siégeaient aux côtés des rois.
Je développerai les pratiques druidiques et les rituels correspondant à chaque saison, dans un article ultérieur, tout comme je vous parlerai de l’ordre des Ovates et des Bardes, qui eux aussi faisaient partie de la classe sacerdotale. Je vous parlerai aussi du néo-druidisme, et des contes celtiques et épopées de la tribu des dieux, les Tuatha dé Danaan, du petit peuple et…de plein de contes et théories qui me bercent, depuis ma tendre enfance. Excalibur, l’épée des rois, la pierre de Fail, la lance de Lug, le chaudron de Kerridwen…Savez-vous ce qu’ils représentent ? Vous le saurez très prochainement !
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