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EPOPEES AVALONIENNES « Hérodias et le Seigneur de Feu » (tome 3) de Sara Greem aux Editions du 38


Après ses deux premiers tomes, Sara Greem met en scène une Hérodias toujours aussi forte, vaillante et fougueuse, dotée d’un élan peu commun, prête à tout tenter pour conserver les croyances de son peuple. Dans les brumes d’Avalon, son initiation faite auprès de Viviane l’a consacrée Grande Prêtresse. Elle poursuit sa destinée qu’elle mène jusqu’au bout pour y trouver l’issue qu’elle en attend. La trame qui regroupe les trois tomes des « Epopées Avaloniennes » nous révèle les fascinantes légendes celtiques que Sara Greem détaille avec son inspiration talentueuse qui lui permet de célébrer ses propres rituels en relatant l’histoire des dieux et des cérémonies que son héroïne vénère.

Ce 3ème tome s’ouvre sur des interrogations qu’Hérodias ne manque pas d’énoncer : l’Arbre de Vie va-t-il mourir sous le feu du Dragon Noir qui épuise son énergie, et les sources du Royaume des Fées vont-elles tarir ?

« Le Seigneur de Feu » qui met fin à la trilogie nous entraîne tout d’abord sur les vestiges de la Cité d’Ys noyée sous les flots qu’Hérodias doit quitter, son but étant de réunir les seigneurs des quatre royaumes et trouver le Graal qui détruira les puissants sorciers noirs. Hérodias se met marche, mais beaucoup trop d’imprévus vont s’opposer à sa mission qui s’avère difficile. Comment rallier les seigneurs des quatre directions à une cause commune et en même temps cesser les hostilités qu’elle croise à chaque détour de la route ?

Cadoc le Grand Druide la guide avec Hermès son inséparable corbeau et ses compagnons : Aldarik le jarl, Goulven le fils de Morgane et Lutzug le Korrigan. L’expédition est longue, semée d’embûches. C’est une quête périlleuse dans un monde d’illusions et de magie obscure, heurtée à chaque instant aux périls qui la guette. Quant à l’espoir, trouve-t-il sa place dans cette poursuite de l’idéal ? Pourtant, au cours de cette nouvelle épopée, Hérodias espère libérer l’âme du seigneur Kai, l’élu de son cœur, qu’elle n’a toujours pas retrouvé. Ses dons et ses pouvoirs seront-ils à la mesure du puissant Destructeur qu’elle doit affronter sans répit.

Le récit de Sara Greem est parsemé de dialogues comme elle sait si bien les écrire. Ils jaillissent, s’élancent, s’entrecroisent, resurgissent et permettent de nous imprégner de l’importance de chacun des personnages, car ils sont nombreux et ils ont tous leur place pour alimenter son récit qui prend tour à tour de multiples décors pour nous envoûter. Cet envol de dialogues pertinents, vifs, sérieux et drôles, véhiculent en même temps l’attente, le doute, la colère, la joie, la peur qui nous permettent de rebondir avec un plaisir saisissant dans ce tourbillon d’aventures et de légendes celtiques.

Au royaume des fées parsemé de personnages et d’animaux étranges, on se nourrit de mandragore, de pousses de fleurs, de fruits bizarres, et on goûte à des racines célestes. Mais sous ce ciel clément, Hérodias est loin d’avoir achevé son périple. Sous les croassements familiers d’Hermès qui s’élance en éclaireur pour alerter ses compagnons, l’expédition se poursuit jusqu’à la scène de la bataille où elle croit reconnaitre le seigneur Kai sous l’apparence du seigneur de feu. Le danger menace, les ennemis les entourent. Ils ont des visages blancs, les yeux vides et sont dépourvus d’âmes. La silhouette de Kai se mêle au combat. Herodias tremble car ses sens sont incapables de percer ce mystère. Elle le reconnait, mais ne ressent pas sa présence et ne reçoit de lui aucun message. Elle doute. Kai est-il prisonnier dans le carcan du maître des sorciers dont il aurait dû prendre l’apparence pour la tromper ?

La magie d’Hérodias sera-t-elle plus forte que celle de ses maudits opposants. Encore une fois, elle déploie tous ses dons, utilise tous ses pouvoirs quitte à se servir de ceux des dieux qu’elle rencontre. Peut-elle ainsi capturer le seigneur de feu sans le tuer pour le cas où Kai aurait été forcé de la combattre sous l’enveloppe de son puissant adversaire.

Dans un style clair, souple et soigné, Sara Greem poursuit son récit dans un voyage de plus en plus héroïque. Ses descriptions sont précises, imagées, fourmillant de détails tirés de la pure magie. Avec acharnement, les combats se poursuivent et le suspense est à chaque détour du chemin. On palpite, on vacille, on chavire, on vibre avec Hérodias et ses amis, car espions et traîtres ne la lâchent plus.

Quittant les terres de l’Est pour rejoindre celles du Nord, les combats s’enchaînent. Blessée, Hérodias ne lâche pas sa mission. Difficile pour elle de réunir les seigneurs quand les hostilités s’affrontent. Les montagnes se dressent, les marais stagnent, les flèches pleuvent. Cette fois, Hérodias sent la présence de Kai sans jamais le voir. La lumière d’Excalibur, l’épée magique des rois, les guide. Hérodias et ses compagnons doivent à nouveau s’exposer au combat, affronter le seigneur de feu qui, désormais, se trouve sans cesse sur leur route en ravageant les cités et ne laissant que des ruines.

A l’Ouest, la guerre s’étend car les peuples des quatre directions ne sont pas encore alliés. Et, en attendant que le destin décide, épée en main, Hérodias se bat, car les dieux qui lui ont ravi Kai ne lui ont pas encore rendu. Que peut-elle faire pour le sauver alors que son âme est prisonnière du seigneur de feu ?

Sara Gremm ne laisse rien au hasard dans ce récit qui achève sa trilogie du périple d’Hérodias. Tout nous rappelle et nous fait revenir aux légendes des elfes, korrigans, farfadets, dragons, dieux et sorciers qui peuplent, pour notre grand plaisir, notre imagination en plongeant en plein cœur des croyances celtiques.

Et l’expédition se poursuit. Prison, pièges, épreuves et autres tourments ne cessent de parsemer le chemin, tandis que le cœur et l’âme de Kai sont au service du Destructeur.

Hérodias, la belle héroïne de Sara Greem, guerrière, prêtresse et magicienne, évolue tout au long de son périple avec une ardeur sans faille tout en dévoilant les multiples facettes de son personnage généreux, sensible et attachant, mais poursuivant farouchement son combat. J’ai lu les trois tomes de la saga : « Le Chevalier au Linceul », « Le Porteur de Lumière », « Le Seigneur de Feu » avec un plaisir sans cesse rehaussé par les dialogues pertinents, le style enveloppé de délicatesse et de subtilités étourdissantes. Et c’est ainsi que Sara parvient à nous entraîner dans les méandres les plus cachés du monde légendaire qu’elle nous décrit si bien. Elle nous plonge dès le départ du premier tome dans le suspense des traditions druidiques et des croyances celtiques. Les trois tomes forment un vaste récit épique tout au long duquel on respire et on tremble avec Hérodias. On espère, on doute, on se bat dans les rituels de la vie ou ceux de la mort et on se retrouve dans une fin surprenante que je ne dévoilerai pas !

Jocelyne Godard

 
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